Figuration narrative au Grand Palais

Publié le par Zakdoeken






















Il reste un mois encore jusqu’à la fin de l’exposition Figuration narrative au Grand Palais, donc si vous ne l’avez pas vue je vous conseille fortement de le faire. C’était un parcours très agréable pour moi, j’ai trouvé cette exposition très bien conçue, actuelle et chargée de l’énergie, de couleurs, des images et des messages qui débordaient des œuvres.

La figuration narrative est née dans les années soixante étant conçu pas tellement comme un mouvement mais comme un phénomène, une sorte d’équivalent au Pop art américaine. Elle est formée autour de l’action des artistes Erro, Fromanger, Arroyo, Klasen, Monory, Rancillac et Télémaque qui ressemblent tout un collectif multiculturel de 34 artistes tous inspirés par le bande dessinée, de la photographie, du cinéma ou des images d'actualité. Ils avaient aussi en commun un grand sens de la couleur qu’ils utilisaient souvent pure et aplat ; une couleur qui explose et inonde l’espace. Ce qui me rappelle, d’ailleurs, à l’œuvre de Gérard Fromanger «  Le soleil inonde ma toile » : un oeuvre tout pur mais en même temps tout explicite et surtout chargé de chaleur et positivisme.

















L’exposition se divise en six sections dont chacune est liée aux thématiques les plus  essentiels et le plus souvent débordées dans les oeuvres des artistes : Aux origines de la figuration narrative, l’exposition « Mythologies quotidiennes (1964), Objets et bandes dessinées, L’art du détournement, La peinture est un roman noir, Une figuration narrative. Dans chaque section s’inscrit l’engagement des artistes envers la réalité sociale, la politique, les objets des masses médias. Par le biais de l’illustration  ils débordent des sujets qui sont tout à fait actuelles aujourd’hui (d’après moi l’illustration reste l’un des plus réussies      procédées pour transmettre un message, pour mettre l’accent sur certaines évènements culturels, politiques, sociales ou juste pour raconter une histoire de manière captivante.)

Au début de mon parcours je me suis amusée, c’était un moment de légèreté et de pur plaisir de contempler. Peu à peu le « jeu » avec les œuvres était suivie par une série des sentiments très diverses, provoquées par les contenus des œuvres. Humour, parodie, choc, angoisse, paradoxe : une palette de sensations.

Parmi mes œuvres préfères c’est « Le grand Méchoui, ou douze ans d’Histoire » par le Coopérative des Malassis, dont les fondateurs sont Henri Cueco, Lucien Fleury, Jean-Claude Latil, Michel Parré et Gérard Tisserand. Malheureusement je n’ai pas de photo à montrer mais il s’agit de fresque de 65 m de long et de 1,60 m de haut. Liée à l’idée de révolution, en 1972 par commande de Georges Pompidou les artistes  réalisent "Le Grand Méchoui", qui décode l’histoire politique de la cinquième République en associant humour et dramatisation. . Il s'y inscrit la destinée de la majorité silencieuse, symbolisée par le troupeau de moutons, qui effrayée par la confusion politique née de la guerre d'Algérie va préférer s'en remettre à un homme providentiel. Tout est crée par une lecture simple empruntant à l'imagerie populaire : moutons, cochons, rats...

Voilà ce que disent Jean-Claude Latil et Henri Cueco à propos de l’œuvre :

« On voulait raconter, faire le procès du gaullisme, de son arrivée au pouvoir et de ses scandales inimaginalbes, scandales immobiliers, le métro de Charonne... En évitant de produire des oeuvres d'une simple valeur esthétique, on y allait, puisque de toute façon on ne peut jamais échapper aux institutions sans adhérer au régime mais en le condamnant. »

Jean-Claude Latil, 2 avril 1993

« En se mettant face aux policiers, on a "débarrassé" le lieu, avec ses soixante tableaux que les gens nous ont aidé à porter, on a avancé sous les applaudissements, et la presse, le cinéma, tout le monde a couvert, on a eu une presse mondiale comme il n'y en a peut-être jamais eu pour une exposition. D'emblée, on est devenu des vedettes négatives, des vedettes de la contestation... »

Henri Cueco, 1er avril 1993

En la regardant j’ai simplèment résté sens mots, et cela ne m’est pas arrivé depuis longtemps.

Pour plus d’information sur l’exposition vous pouvez visiter le site officiel

http://www.rmn.fr/Figuration-narrative

Marta.
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